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Rêve de May
18 juillet 2013

La fin du temps: Chapitre 3

BLEACH

10 décembre 2012, enfin, ce n’est pas sûr.

 

Difficile à dire quand le temps s’est arrêté. Le jeune homme était dans son appartement, cela faisait plusieurs semaines qu’il n’en était pas sorti. Il comptait les jours dans son petit cahier vert. La situation ne s’était pas améliorée. Le temps vivait toujours sur ses réserves, il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre. La différence entre le temps et les autres êtres, c’est que les être simples meurent seuls, le temps emporte tout avec lui. Le jeune homme réfléchissait, il réfléchissait à un moyen de sauver le temps, de sauver l’humanité. Mais que pouvait-il faire ?  Il n’était qu’un homme, un homme parmi les autres. Il n’était même plus le protecteur, cette divine position n’était qu’une illusion. Ca faisait deux personnes qui mourraient par sa faute. Il avait déjà pensé à mettre fin à ses jours, mais ça n’aurait servi à rien. Il reverrait peut-être au paradis tous les gens qui seraient mort par sa faute. Il était le dernier être, il était le seul à pouvoir les sauver. Mais l’humanité, c’est beaucoup trop pour les épaules d’un homme, surtout qu’il était impuissant. Il avait quelque pouvoir, mais c’est si peu… Juste l’héritage de l’amour d’une émissaire du temps et d’un
pauvre type. Un pauvre type perdu après la mort de toute sa famille, un pauvre type dans un pauvre petit monde égoïste.

 

Toute sa famille était partie sans lui en vacances. Ses grands-parents, ses parents, son frère… Il était resté à la maison pour étudier. Sur la route, leur mini bus est tombé dans un fossé. Il n’y eut aucun survivant. A ce moment-là, il s’est rendu compte que les études, la société, tout ça était futile, sans
aucun intérêt. Il a sombré dans une profonde dépression. Il s’en voulait, il pensait que s’il était venu, il aurait pu les aider, ou au moins, il serait mort avec eux… Il a longtemps pensé au suicide, qui lui apparut la meilleure solution. Il s’est donc rendu sur la côte. Sur le bord d’un chemin de randonnée, un jour où le ciel était plus blanc que la neige. Sur un rocher de granit surplombant la mer, il huma les embruns. Sous ses pieds, la mer se déchainait, le vent creusait d’immenses vagues qui le touchaient presque, comme pour l’attirer vers le fond, l’attirer vers la mort. Un jour parfait pour mourir.

 

Mais au moment de sauter, quelqu’un l’a retenu en arrière. Une jeune femme qu’il n’allait pas tarder à adorer. Elle l’avait amené sur une petite butte, l’avait invité à s’asseoir, à se confesser. Il se
rappelait très bien de ce moment. Elle avait de longs cheveux blonds flottants dans le vent, des yeux plus bleus que la mer. Elle était à peu près dans la vingtaine, comme lui. Elle était vêtue très simplement, une robe blanche de soie. Son apparence avait attiré son œil parce qu’elle était pieds nus. Il lui avait raconté toute son histoire, à elle dont il ne savait rien. Elle avait ce don de mettre les gens en confiance. Il lui avait raconté son désespoir, ses frustrations. Il avait fini par pleurer, mais ça lui avait fait du bien. C’était comme si ses larmes avaient expiés ses crimes. A ce moment-là, elle lui dit qu’ils étaient pareils, jamais il ne pourrait oublier ce moment.

 

Peu à peu, ils s’étaient rapprochés. Lui était curieux d’en savoir plus sur cette mystérieuse jeune fille, qui ne voulait pas aller en ville, ni voir personne, et qui refusait de mettre des chaussures.
Un soir où il se baladait sur le large, il la vit pleurer doucement près de la falaise où ils s’étaient rencontrés. Il courut la rejoindre, pour la soigner de ses maux comme elle avant lui. Et à ce moment-là, il rentra dans un monde qui lui était jusque-là inconnue. Cette jeune fille bouleversa sa vie d’un seule geste. Elle l’emmena dans le passé. Cette jeune fille était une prêtresses du
temps. Émissaire de cette entité mystique, elle devait la nourrir en voyageant dans le passé. Elle partait tous les jours dans un autre temps, depuis sa ‘naissance’. Évidemment, elle finit par contracter des pouvoirs au bout de plusieurs années de souffrance. En effet, n’étant pas un véritable être, elle ne pouvait avoir d’histoire. Elle ne pouvait avoir de nom. Elle était privée de vie, et elle en souffrait. Elle l’avait rencontré et savait pertinemment ne jamais pouvoir vivre auprès de lui, et ses sentiments n’était que vain. En le voyant sur le bord de la falaise, elle ne put s’empêcher de le sauver. Mais changer la vie d’un être, changer le quotidien de quelqu’un, ça revenait à changer le cours du temps, et elle risquait d’être détruite d’un instant à l’autre. Elle essayait de vivre chaque jour un peu plus auprès de lui en utilisant ses pouvoirs, pour éviter d’être repérée par le temps. 

Quand il sut ça, il se dit qu’il avait de la chance. Tout simplement. Car la fille qu’il aimait l’aimait en retour. Et ils s’embrassèrent face à la lune. Il lui promit de l’aider, de la protéger et il lui donna un nom. Ruby avait enfin une vie. Mais cette relation violait les lois qui régissent ces mondes. Après quelques mois de vie commune, Ruby finit par tomber en poussière, littéralement. Elle se transforma petit à petit en poussières. Dans un dernier souffle, elle créa la nouvelle émissaire du temps pour lui succéder. Elle donna également à son amour ses derniers pouvoirs, sa dernière fibre de vie, ainsi que sa cape pour le protéger de tous les désagréments du temps. Et c’est dans les larmes que s’éteignit l’émissaire du temps, ou plutôt, Ruby, la femme, belle, forte et courageuse. Ce jour, il décida de devenir le protecteur de cet équilibre, pour éviter que les émissaires meurent les uns après les autres sans avoir connus la vie.


Tout seul dans son appartement, serré dans sa cape noire, il repensa à sa rencontre avec Ruby. Cela ne servait à rien de mettre fin à ses jours. Ruby avait préféré sauver le temps, sauver les êtres plutôt que d’utiliser ses pouvoirs pour elle et renaître de ses cendres. Qui était-il pour mériter d’être ce dernier être. Il n’était peut-être qu’un humain. Mais qu’est-ce-que ça lui coutait d’essayer de redonner des couleurs à ce monde ? Oui… Il était le dernier être, et il pouvait le faire. 

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