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Rêve de May
16 juillet 2013

La fin du temps: Chapitre 1

[Cette nouvelle à été écrite en octobre dernier, et je ne l'ai ni relu, ni corriger depuis. J'aimerais quand même la poster pour avoir votre avis sur ma progression depuis cette période ^w^ Bonne lecture!]

Icc

1789 Paris, prise de la bastille.

 Sous la pluie battante, la ville se déchaînait. Le sang coulait çà et là, pour nourrir les trous dans la voie. Des enfants criaient, des femmes couraient, des hommes hurlaient, armés de fourche ou de balai. La pluie se mêlait au sang dans les flaques. On aurait dit que l'apocalypse était proche. Le quotidien avait été troublé, le cours de l'histoire avait changé. Des hommes étaient sur le fil entre la vie, entre la mort.

 Et au milieu de tout ce sang, au milieu de ces batailles, une petite fille, vêtue d’une cape et une large capuche noir courait sous la pluie. Serrant un carnet bleu tout contre elle, elle inscrivait furtivement quelques notes dedans. Elle courait, dirigeant dans la direction opposé à celle de la foule. Elle évitait agilement les passants en prenant garde de ne pas les frôler. Petite ombre fantomatique courait sous sa cape noire, sur le fil du temps, tel un équilibriste. Plus elle s’approchait du centre de la bataille, plus le sang giclait. La petite fille gravit précipitamment un échafaudage dans son élan, et continua de courir sur les toits. Elle approchait de la bastille, elle prenait des notes, au risque de tremper son cahier de papier sous la pluie battante. Elle finit par arriver au bout d’un toit, face à la bataille.

C’était horrible. Des gens étaient projetés par les forces de l’ordre sans distinction. Des hommes, des femmes, des enfants. Mais la petite fille n’était nullement choquée. Ce genre de paysage, c'était son devoir de les voir et de s'en abreuver l'esprit, aussi cruel que ce soit. Elle levait la tête pour regarder le ciel qui commençait à s’embraser. Le soleil avait l'air d'enflammer les tâches rouges vermeilles sur le sol. La petite silhouette fantomatique à la cape noire se mit à crier, sans raison valable. Elle ne criait pas de douleur, elle ne criait pas peur, elle ne criait pas d'horreur devant un tel paysage, juste par calcul. Et la petite forme noire disparut sans que personne ne s’en rende compte.


2008 Paris, jour si ordinaire, et pourtant.

L'eau nappait le sol de divers reflets complexes, dont celui d'une petite fille avec un cahier bleu serré contre sa poitrine. Elle était assise sur un minuscule muret, derrière elle se dressait des barres d'acier, de la boue... Un chantier. La petite silhouette portait une longue cape noire en plus d'une large capuche, elle écrivait dans son cahier bleu. La silhouette si effacé avec sa cape se leva d'un bond, elle tenait une fleur blanche à la main. Elle ferma son cahier et le cacha dans une poche intérieure à sa cape. Elle se retourna et regarda le soleil d'un air indéfinissable, presque affolée. L'astre embrasait le paysage, la nuit allait se lever. Elle avait fait une erreur, il fallait partir, il fallait fuir. La fille se mit à courir, éclaboussant sa cape dans les flaques. Elle courut sur le fil entre son histoire et son temps, car tout allait bientôt finir. Sans se retourner, elle fila vers un pâté de maison tout proche. Derrière elle, l'ombre créer par la nuit faisait mouvoir des créatures sans histoire, sans temps. Des hybrides informe qui se levèrent des ténèbres, et c'était inhabituel, donc forcément dangereux.

Arriver chez elle, la petite fille ferma les trois verrous de la porte et se laissa tomber au sol. Elle sentait presque sa vie filer entre ses doigts, c'était son destin, elle n'avait plus le droit d'avoir d'histoire, ce qui était logique après tout. Si elle en était capable, la petite fille aurait pleuré son désespoir. Mais ça lui était inutile, donc impossible. La petite silhouette laissa tomber au sol sa cape noire, dévoilant ses longs cheveux noirs, ondulés et luisant dans les dernières lueurs du jour. Ses yeux verts fixait le vide, vitreux. Vêtu d'une simple robe verte, elle frissonnait, elle était trempée. Elle se leva, fantomatique et se dirigea vers sa chambre. Il n'y avait personne dans la maison, maison qui n'était que très peu meublé. La fille s’essaya à son bureau, et alluma l'ordinateur portable qui se trouvait là. Haletante, terrifiée, elle commença à rédiger un mail:

« Je suis perdu, c'est la fin,

La brèche était trop grande, je n'ai pas pu la refermer. Le temps va me rattraper. Je ne veux pas perdre tout ce que j'ai gagné, je te le dois, je ne veux pas partir maintenant. Tu as réveillé mon esprits, tu m'as rendu une âme et m'a fait gagner mon histoire. Tu m'as fait comprendre que la
vie est précieuse, je ne veux plus la perdre. S'il y a bien un moment dans ma vie où j'aurai besoin de toi, c'est maintenant. Surgis de l'ombre comme tu l'as fait avant pour faire profiter ma vie de ta lumière. Je t'en supplie.

 Reviens, Je t'aime.

C'est la fin, mais je suis heureuse d'avoir pu te le dire avant ma mort. »

 

La petite fille à la robe verte souriait, la mort dans l’âme. Son cœur s'emballait, toujours et encore plus vite. La fleur blanche qu'elle avait ramassée était posée sur un coin de son bureau. En serrant sa lèvre inférieure, elle saisit la fleur de sa main tremblante et la déposa dans un verre d'eau avec un vingtaine d'autre. La pluie battait contre le carreau de la fenêtre, le ciel était noire, l'horizon avait disparu. Des gens riaient dehors, loin de se douter que l'apocalypse approchait. Dans quelque minute, ces poupées de chaire perdront leur existence, leur histoire et tout ce qui était associé. La mort approche bêtement, et personne ne s'en doutait. Comment oublier la mort quand elle approche? Les êtres simples sont pourvus de ce pouvoir que nombre d'entités fantastiques aimeraient possédés. Dont la petite fille à la robe verte. Soudain, elle entendit une violent bruit venant du couloir. La porte avait cédé, les monstres des temps sont entrés dans l'appartement. Il était trop tard pour prendre sa cape, et elle lui aurait été que très peu utile. La petite silhouette commençait à s'effacer, elle s'écroula au sol en tentant de fuir. L'espace autour d'elle trembla, un spasme de l'univers. Tout commença à se brouiller, les couleurs s'effacèrent brutalement. Haletante, la silhouette perdue d'avance vit entrer dans sa chambre les créatures d'un monde antérieur. Des hybrides qui avaient perdus leur existence, leur couleur. Un être informe s'approcha d'elle et la saisit à la gorge. Elle voulut crier, mais les sons étaient abolis. Désormais, la face du monde serait changée à jamais, la mort du temps était désormais irréversible car sa dernière prêtresse est morte.


Maintenant que la logique a disparu, que plus rien n'a de sens, ce sont les dernières heures de l'humanité.

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Commentaires
L
quelle imagination! c'est un univers d'une sensibilité et d'une force incroyable!
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